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L’herboristerie au cœur de notre temps

L’herboristerie au cœur de notre temps                                                           Le retour des herboristesL'herboristerie est aujourd'hui l'expression d'une réalité qui souhaite trouver sa place dans la France contemporaine. Les plantes médicinales et aromatiques ont accompagné au fil des générations les connaissances nouvelles dans de nombreux domaines.Depuis la fin du XIX ème siècle, les simples sont considérées comme obsolètes par certains qui souhaitent faire oublier les traditions populaires et les usages coutumiers. En fait, nous vérifions  qu'il est impossible à une société de se séparer du lien qui existe entre l’humain, les plantes et leur milieu sans dégrader une part de nous même. A la fois alimentaires, médicinales et symboliques, elles permettent aujourd’hui une prise de conscience de la biodiversité, de la gestion des ressources végétales et des usages traditionnels, notamment en matière de prévention.

  1. L’Herboristerie, l’expression d’une réalité

Le métier d'herboriste peut se définir aujourd’hui  à partir de son absence. Depuis 1941 le diplôme a été supprimé mais il n'a pas disparu culturellement, ni commercialement, bien au contraire, et quelques personnalités aux caractères et aux compétences différentes ont maintenu le cap : Henri Leclerc, Jean Valnet, Albert Gazier, Maurice Messegué, Maria Trében, Marguerite Mulot, pour n’en citer que quelques unes. L’herboriste, de nos jours, est principalement relayé par des personnes engagées qui selon leurs histoires et leurs formations dispensent ou commercialisent des plantes en fonction de l'évolution des législations françaises ou européennes. Il semble qu'il y a un  déficit d'articulations avec les professions de santé. Le champ des médecines naturelles n'utilise que partiellement l'herboristerie faute de relais professionnels suffisants. Quant aux pratiques, elles évoluent au gré de la masse considérable des informations disponibles, parfois contradictoires ou déraisonnables.Le peuple, suivant l’expression « vote souvent avec ses pieds ». De ce point de vue  l’herboristerie est un cas d’école. La population de tout âge, de toute classe sociale consomme des plantes aromatiques et médicinales et probablement pour beaucoup avec une conscience particulière. C’est pour cela que les professionnels doivent être à la hauteur de l’attente, à la fois par souci de santé publique et par considération  des personnes, qui, au-delà du bien-être, souhaitent entretenir un lien familier avec l’univers végétal.La tisane, l’infusion, deviennent un enjeu de partage et participent à leur manière  à la conscience de la beauté du monde.Il semble nécessaire maintenant de concrétiser, notamment par la sanction du diplôme d’herboriste, la réalité d’un métier, d’un savoir-faire, d’une tradition et d’un projet. Les institutions ont fait abstraction de ce sujet pendant  presque 80 ans mais désormais les plantes reviennent au cœur de la préoccupation des familles et nous interrogent sur le sens profond de leurs usages. La tisane est passée de nouveau dans les mœurs.Je vais exprimer quelques évidences, en forme de rappel. Aborder  l'herboristerie, c'est définir les usages et l'art que l’on attend de ce métier. L'herboristerie, en tant que commerce, est un lieu où l'on vend des plantes aromatiques et médicinales, sèches, ou toute autre spécialité complémentaire demandée par les praticiens ou les clients. L'herboriste doit mettre à la disposition des consommateurs une quantité de plantes à usage défini, sous des formes adaptées aux besoins, en lien avec des préconisations ou des indications exprimées par les praticiens et le public. Quatre aspects essentiels doivent présider l'exercice de ce métier : la qualité des plantes, leur traçabilité, la pérennité de la ressource, un conseil avisé. De mon point de vue, il existe plusieurs niveaux de réalités professionnelles que je vais exprimer au présent. D’abord le pharmacien : cette activité est parfaitement règlementée, il n’y a pas besoin ici de faire de commentaire particulier. Ensuite,  ce que l'on appelle aujourd'hui le « paysan herboriste », qui vend, de façon itinérante ou sur sa ferme, des plantes cultivées ou ramassées à l'état sauvage par lui-même. Il peut également les transformer et utiliser des allégations définies par un cadre légal. L'herboriste de comptoir, principalement situé dans les villes,  achète ses plantes chez des transformateurs, des négociants ou directement chez des producteurs. Sa gamme est relativement étendue, à la hauteur des compétences qui lui sont reconnues. Il peut réaliser des mélanges, des préparations, donner des conseils, dans la limite de ses attributions et peut, outre l'herboristerie de plantes sèches, disposer d'un assortiment de produits élaborés sous diverses formes, évidemment autorisés à la vente. L'herboriste de comptoir doit détenir un diplôme d’État ou une équivalence reconnue  Enfin,  le pharmacien herboriste est une personne spécialisée dans la recherche et le développement des plantes à usages médicinaux, formée en particulier  en ethnopharmacie, ethnobotanique, histoire de l'herboristerie. Il développe une activité de recherche appliquée au service de la découverte d'usages utiles pour la santé, mais également par la vérification et la mobilisation des usages coutumiers, applicables à travers des vulgarisations pratiques, conformes aux intérêts des populations concernées.

  1. L’homme et les plantes, un chemin commun

Dans le livre de Pierre Lieutaghi « La Plante Compagne », le  lien entre l’humanité et la plante est dit. Depuis l’aube des temps, la plante a été vecteur d’humanisation et d’édification de la pensée, des modes de vie et de l’intimité entre homme et nature.A tous les stades de la vie la plante est omniprésente : prévention, soin, nourriture, magie, divination, présent amoureux, deuil, attribution surnaturelle, narcotique, ou qu’il s’agisse de recherches approfondies afin de comprendre l’action, l’interaction, la synergie, les conséquences de l’usage des plantes.Il n’est pas question ici de nier les progrès de la pharmacie qui ont permis de sauver tant de vie et de protéger tant de personnes. J’ai eu le privilège de côtoyer Jean-Marie Pelt, lui-même pharmacien, qui a démontré que l’histoire de la santé est liée intimement à l’histoire des traditions populaires et que bien des découvertes débouchant sur des médicaments sont issues du travail sur les propriétés et l’usage des plantes, notamment chez des guérisseurs. Cela reste valable aujourd’hui, et plus que jamais nous avons besoin de développer des recherches adaptées afin d’améliorer la santé, la nutrition, dans le respect des équilibres écologiques et la découverte des propriétés des espèces végétales. La pharmacie de synthèse n’interdit en rien la mise en œuvre des connaissances anciennes adaptées à notre temps. Paradoxalement, c’est pour une grande partie la société urbaine qui participe le plus à la mobilisation autour de l’usage des simples.La consommation et l'usage des plantes médicinales a évolué au fil du temps, suivant les circonstances, l'avancée des connaissances, et les considérations sur l’efficience de la médecine et de la diététique. D'excellents travaux et ouvrages ont été établis à ce sujet. Je me contenterai de rappeler qu'au début du vingtième siècle une puissante action a été menée contre l'usage des simples considérées comme obsolètes eu égard à l'efficacité des médicaments de synthèse. Cela à conduit les autorités à une décision défavorable au maintien de l'herboristerie, principalement à cause de son archaïsme supposé. Ceci a été conclu en 1941, sous le régime de Vichy, qui a supprimé le diplôme en vigueur en autorisant uniquement les herboristes à exercer jusqu'à la fin de leur vie professionnelle. Cette décision à l’idéologie totalitaire voulait confirmer que les nouveaux savoirs allaient supplanter en tout les pratiques de jadis. Mais cela était sans compter sur le bon sens populaire et l'intuition profonde des personnes qui voyaient et voient encore un lien entre eux et le monde végétal, faisant appel au bon sens, à la très lointaine nécessité humaine d'être en lien avec les plantes.

  1. L'illusion de la rationalité

A force de considérer le monde comme un objet à dimension strictement rationnelle, nous oublions que notre capacité d'entendement de la réalité est plus nuancée qu’il n’y paraît. En paraphrasant Socrate puis Pascal nous pouvons dire : « sur le fond, nous ne savons rien ».Il est certes  possible de déterminer ce qui est concret de ce qu'il ne l’est  pas. Mais ce qui concerne le temps intime porté vers l’imaginaire, l’intuitif, il est nécessaire de le protéger et de le considérer avec attention.Certains scientifiques ont un regard bienveillant sur l’approche notamment préventive de l’usage des plantes.  Ils intègrent les disciplines diverses pour chercher des convergences dont le but est l’amélioration des conditions de vie et de santé. Je fais ce court aparté tout simplement pour dire que dans ce qui constitue une plante il n'y a pas que des molécules, des principes actifs, des sucres, de la chlorophylle et quelques autres substances essentielles, mais il est probable qu'il y ait  des éléments difficilement quantifiables, notamment sous formes de synergies qui peuvent être perçus et assimilés pour notre plus grand bien. Une plante ne peut pas être résumée à ses principes actifs, bien que fondamentaux.  Il n'en reste pas moins que cette part mystérieuse agit dans un  espace qui se situerait  entre   l'intuition et l’instinct, si nécessaires à nos vies.Il s'agit peut-être d'une consolation pour pallier à l'absence presque totale de liens à la terre, à la nature, et aux plantes ou peut-être d'une réponse à l’érosion de nos émotions. Avec nos tisanes, nous mettons modestement  en œuvre l'attachement et les soins que nous devons porter aux personnes âgées,  aux enfants, aux personnes que nous aimons ou celles qui sont dans la nécessité. La tisane, de ce point de vue, est un élément qui peut resacraliser le partage.  Avec une modeste infusion nous éprouvons la nécessité du bien-être, mais également d'un geste de familiarité simple qui  donne plus de sens que le fait d’absorber une boisson uniformisée de façon machinale.Les consommateurs mettent de plus en plus leur confiance dans l'usage des simples pour prévenir les maux courants, mais également espèrent trouver des réponses à des questions de santé plus difficiles et butent devant l'absence de solutions encadrées. D'autre part, en consommant des plantes, les personnes construisent un lien avec les cycles de la nature et inconsciemment, pour la plupart, les traditions multiséculaires.Les consommateurs espèrent des réponses avisées, pertinentes, conciliant le respect de la ressource et des territoires, la qualité intrinsèque des plantes et la compétence requise en matière d'usages.

  1. L’impossible séparation d’avec la tradition archétypale

L'omniprésence des plantes médicinales et aromatiques mais également l'engouement pour les jardins, les arbres, la promenade, la marche en forêt, pour l'observation des paysages, nous signalent notre indéfectible attachement à ces présences essentielles. Cela relève d’une aspiration, soutenue bien souvent par le manque d’espace respirable et de contact avec ce que nous imaginons être une   « vie naturelle ».Nous sommes inséparables de « l'état de nature », de ce qui a construit la tradition entre l'univers végétal, le paysan, le paysage et le pays. Je pense ici à Virgile et ses « Géorgiques », modèle de vie paysanne, harmonie et poétique de la vie, beauté de la nature concrète et idéalisée.  Enfoui en nous, perdu, égaré, nous voyons bien à quel point cette absence est un perturbateur du quotidien. Pour beaucoup de personnes aujourd'hui, l'usage des plantes répond pour partie à une espérance. Notre soif de cette tisane idéale « réinvente » le végétal pour notre temps. Cette réinstallation en nous, à travers  le goût, l’arôme, l’esthétique,  vient nous apporter un bien-être presque indépendamment du soin ou de la prévention. Avec une simple infusion nous sommes en présence d’une subtilité de l’existence. Et le souvenir  imaginaire et idéalisé de l’apothicaire ou de l’épicier nous fait rêver. Leurs images teintées de charlatanismes parfois avérés ont favorisé une volonté d’éradication sans atteindre sur le fond les valeurs de l’herboristerie. Les plantes doivent être travaillées, préparées, avec attention et soin, depuis les récoltes, leur transport (que de complexité, de chemins et de routes d’une plante à une tasse). Cette attention portée à chacune de ces tisanes correspond en écho à l'industrialisation des goûts et des boissons artificielles. Lorsque l'on compare l'agressivité des sodas industriels, chargés de leurs produits de synthèse, de leurs arômes forcés qui vont venir exciter, surdimentionner nos impressions et finalement appauvrir notre sensibilité face à une simple tisane. Cet abus de substances hyper aromatisées, hyper appétentes, hyper attrayantes avec des publicités qui n'en finissent pas de nous plonger dans un enfer artificiel et qui en fait, au fond des choses, au bout du voyage n'est pas notre réelle « tasse de thé ». Nous avons besoin justement de calme dans nos infusions, nous cherchons une forme de modestie. La tisane est humble, c’est là sa force.  Apprécier une infusion requiert souvent un apprentissage, un regard sur les nuances, un discernement et fait appel à nos instincts gustatifs permettant ainsi la surprise du corps. Les boissons plus violentes imposent par effet de mode de rejoindre la notion binaire du monde dit « connecté » dans laquelle nous sommes  plongés. Nous avons besoin de ne pas nous soumettre aux opinions passagères, et à bon droit d’être reconnaissant au monde végétal pour les trésors qu’il nous offre à portée de main.La plante nous dit l'impossible séparation d'avec nos racines, elle est profondément ancrée dans nos archétypes en lien avec les très anciennes connaissances et sa vitalité particulière.

  1. L’Herboriste : la conscience de la ressource

Herboriste, c'est un métier, et nous appelons de nos vœux de la considération pour ce travail. Les écoles privées, depuis des décennies, ont bâti des programmes pour maintenir le fantôme de l'herboriste parmi nous, elles ont permis à des centaines de personnes de se former, de transmettre le savoir traditionnel, les nouvelles connaissances.Ces écoles ont formé des élèves en capacité aujourd’hui de construire un projet autour des plantes médicinales et aromatiques. Cela nécessite un ensemble  de connaissances générales en botanique, écologie, histoire, éthnobotanique, d’approcher leurs principaux composants, leurs usages traditionnels, leurs interdictions.L’herboristerie c'est aussi un travail sur la valeur plante, choisir, acheter chez le négociant, le producteur, le paysan,  aller chercher le produit qui correspond à l’attente du public. Les conséquences d'un bon exercice de cette profession vont faciliter à la fois la règlementation en matière de santé publique, la sensibilisation à l'écologie, la pratique d'une bonne gestion du flux des marchandises et de leur qualité.La réflexion sur la biodiversité, sa protection et une gestion rigoureuse et durable des milieux est indispensable. De même, l’agriculture biologique appliquée aux plantes doit être au cœur de nos préoccupations.Les études d’herboriste doivent être sanctionnées par un diplôme d'Etat afin d’exercer cette profession dans un cadre connu. Aujourd'hui c'est un des rares métiers qui n'a pas de reconnaissance officielle. Nous évoluons  dans un terrain vague partagé entre des règlementations européennes et françaises qui règlent des usages relatifs, mais ne permettent pas l’émergence d’une profession indispensable. Les herboristes, en exerçant leur métier doivent avoir conscience de la ressource. La consommation de plantes à l’échelle du monde est telle qu’il faut nous préoccuper de la pérennité des espèces, de la qualité, de la juste rémunération des producteurs et de la filière.  L’herboriste est le dernier acteur de la vente, il doit savoir gérer la  traçabilité matière, l'origine des produits, travailler sereinement avec ses fournisseurs, afin d’ approcher chaque fois que c’est possible l'histoire de la plante qu'il va vendre, et chercher ce qu'il y a de mieux pour ses clients. Il doit  faire la part des choses entre le nécessaire développement des offres de proximité et les classiques ressources internationales dont on ne peut se passer. Cela présuppose d'avoir intégré les questions suivantes : Comment sont gérées les zones naturelles, le contrôle sur les plantes interdites au ramassage, les plantes qui sont protégées dans certaines régions de France ou dans le monde ?L’Association Française des Cueilleurs (AFC) s’organise depuis quelques années pour structurer la profession de récoltant de plantes sauvages. Les négociants et transformateurs également peuvent répercuter cet engagement et notamment auprès des laboratoires, des herboristes, des pharmaciens et des consommateurs. Il s’agit de la charte de cueillette de plantes sauvages que je vous invite à découvrir.Dans le même domaine, il faut préciser que les principaux atouts de la filière « Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales » en France sont : la diversité des territoires et des terroirs, les diverses traditions agricoles et les spécificités locales, la réputation internationale d'un certain nombre de nos plantes et les compétences techniques d'un grand nombre d'acteurs de terrain. Les freins sont le risque d'une perte progressive de producteurs liée à une rémunération insuffisante, une faible perspective à moyen et long terme et le manque d’innovation intégrant technique et écologie.En ce qui concerne la biodiversité, comme je l'ai évoqué plus haut, la France dispose en particulier avec ses territoires d’outre mer d'un capital exceptionnel et reconnu dans le monde. Il faut le protéger et le gérer avec responsabilité et discernement. L'exploitation des plantes sauvages est d'un apport essentiel sous réserve qu'elle soit conduite avec un esprit permanent de protection de la ressource, de juste rémunération du travail des cueilleurs, et d’engagements permettant la structuration professionnelle et la réalisation des investissements nécessaires.Plus que jamais nous entrons dans une phase de  gestion responsable des ressources végétales malgré et à cause du bruit de fond des pesticides, de l'ensemble des pollutions induites par les activités humaines et tout ce qui vient interférer dans la nature et qui se dépose, s'accumule et finit par produire un dérèglement contraire aux lois fondamentales de la vie. L’association Nature et Progrès a un très bon slogan lorsqu’elle propose : " La Bio, pour notre santé et celle de la terre". L’une ne va pas sans l’autre.

  1. Dialoguer, réconcilier

Il va falloir que nous prenions l’habitude de dialoguer. Si nous voulons que certaines de nos idées passent, nous devons être disponibles et travailler avec ceux qui sont parfois opposés à nos convictions, et porter nos propositions à l’image du remarquable travail du sénateur Joël Labbé.Nous devons proposer des actions à travers le développement de l’agriculture biologique : les certifications, des protocoles de gestion, les guides de bonnes pratiques  permettant une mise en œuvre de moyens concordants et cohérents. De ce chemin, l’issue est incertaine. Il n’en reste pas moins que la mobilisation actuelle est une chance extraordinaire qui nous est donnée. Les plantes sont des sentinelles qui nous alertent au premier chef sur l’ensemble des risques et des chances.  Ce chant de la terre, parfois désespéré, nous devons le relayer avec calme, avec humour, mais avec détermination. A nous de mettre en  œuvre cet écho d’espérance.

  1. Un métier, un avenir, une chance

Il me semble indispensable de soutenir le projet courageux du sénateur Joël Labbé qui œuvre  afin de  favoriser, entre autre,  la création d’un diplôme d'herboriste dans le cadre de l'université française. D’autres initiatives convergentes vont dans ce sens, notamment celle  portée  par l'association des paysans herboristes qui construit un relais essentiel sur le territoire, notamment en ce qui concerne le développement des ventes directes et des savoirs traditionnels, ainsi que l'action de vigilance écologique, la gestion de la ressource exercée sur le territoire.Il faut valoriser les compétences afin de ne pas écarter les personnes qui ont été précédemment formées dans les écoles privées ou ceux qui ont acquis leur connaissances sur le terrain par l'étude et l'expérience. Une formule devra être trouvée pour ces générations, dans le cadre d'une concertation avec l'université, les écoles privées et les professionnels concernés.S'agissant de la liste des plantes disponibles, elle doit être appropriée en fonction des usages. Le bon sens, l'écoute de la tradition et des nouvelles connaissances doivent être corrélés, permettant ainsi de compléter ou de redéfinir les listes des plantes compatibles avec les utilisations  diverses et le niveau des compétences requises par les dispensateurs.

  1. Conclusion

Herboriste, c’est d’abord un métier. Il est donc nécessaire que cette profession ait un statut, qu’elle soit reconnue pour son utilité, le service qu’elle rend à l’ensemble de la société mais également pour tous ceux qui la porte depuis tant d’années, qui ont contribué à la faire vivre contre vents et marées. Pour des jeunes également qui souhaitent aujourd’hui nous rejoindre et s’engager dans  ce métier d’avenir.Bien sûr, dans l’univers de la médecine, à  des degrés différents, il est nécessaire de  développer auprès  des nouvelles générations de médecins un encouragement pour l’étude de la phytothérapie moderne, projet passionnant et chargé de promesses.Le métier d'herboriste, présent depuis des millénaires sous diverses formes, sonne juste, face  à la demande présente. Dans la ligne du temps, son audience ne fait aucun doute. Il faut que dans le respect des compétences, sans devenir idolâtres, chacun à notre place, nous agissions avec justesse. Les herboristes ne souhaitent prendre la place de personne. Ils veulent occuper la leur sans vanité ni prétention inappropriées. Ils souhaitent être utiles avec clarté et bienveillance afin que, conformément  aux nécessités de la santé publique et de la tradition, chacun puisse trouver sur le marché les  produits qu’il espère, qu’il attend, qu'il demande. Il ne s’agit pas de vendre de « l'aconit », du «datura », ou de la « belladone » ... Nous demandons à l'herboriste de pouvoir assurer son métier  dans un cadre lisible par tous. J’ajouterais un point qui me semble essentiel. Nous avons pris le train d'une écologie très matérialiste et nous subissons la fabrique d’un monde qui vit de surenchères à un coût psychique préoccupant. Il est nécessaire de considérer l’exaspération dans laquelle nous sommes plongés, de ne pas nous « payer  de mots » et de chercher le discernement, avec audace, de reprendre le lien intime avec ce qui, en notre for intérieur, notre âme et conscience, nous semble essentiel.  L'univers des plantes aspire à cette universalité de l’intelligence du cœur et de l'esprit, à cette culture, afin de préserver notre Bien Commun –la Terre-, sous toutes les latitudes, condition essentielle à notre humanisation.Tout est présent, tout est possible, même le meilleur. Alors vive l’herboristerie !

                                                                                              Jean Maison

                                                                                              Président du Comptoir d’Herboristerie